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Channel: jazz.blogs.liberation.fr - Actualités pour la catégorie : Pianiste
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Cinq diamants d'Epizon à De Wilde

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Mdp2014MARIE D’EPIZON  soulève (entre autres) les manifestations qui célèbrent Georges Brassens. Pourtant, même avec le talent, interpréter le poète vénéré ne se trouve pas sous le sabot d’un petit cheval. Alors quand on croise une vocaliste qui transmet avec grâce, couleur, esprit, respect, personnalité, l’oeuvre du maître, on tombe en arrêt. Et l’on comprend la surprise, les clameurs de joie, les tonnerres d’applaudissements, enfin la mise à sac du stand de CD à chaque récital. Marie sidère, transporte, enchante. On me rapporte qu’aux Journées 2014 du Parc Georges Brassens, la marraine de l’événement, Fabienne Thibeault, a elle-même assuré la promotion du CD de l’artiste. Garantie supplémentaire de qualité et d’authenticité, l’ADSA (qui perpétue avec ferveur la flamme du Sétois), produit l’objet. Ne boudez pas Marie, rafraîchissante comme la fontaine de la chanson, auprès de laquelle vous irez souvent promener.
Marie d’Epizon, En souvenir de vous (ADSA)
www.aupresdesonarbre.com/

MaxresdefaultERIC BIBB continue de gagner en authenticité, profondeur, densité, et virtuosité (quelle prestation solo pour la remise du Prix Blues de l'Académie du Jazz 2014!). En dix ans, la richesse et la diversité du style place aujourd’hui le bluesman américain révélé sur le tard, parmi les artistes en vue du genre. Le thème du dernier opus, tiré d’un ouvrage célèbre de Leroi Jones (Blues People), développe ceci : «le passage des esclaves noirs africains en citoyens américains n’est pas abouti». Plusieurs éminences, comme Taj Mahal, Popa Chubby, Jean-Jacques Milteau, musclent avec conviction le propos de l’émule de la chanteuse Odetta («j’ai grandi avec son poster dans la chambre», me confiait-il). La chanson Rosewood, sur le massacre raciste dans une bourgade de Floride, en 1923, serre le coeur.
Eric Bibb, Blues People (Dixiefrog/Harmonia Mundi)

812gxLBuqwL._SL1500_FLETCHER HENDERSON, courroie de transmission entre le style New-Orleans et le Swing, me réjouit depuis l’adolescence. A 17 ans j’avais usé chaque sillon du coffret de 4 LP’s A Study in Frustration, l’oeuvre chez Columbia. Dans le livret du Quintessence qu’il lui consacra, Alain Gerber rend justice à l’arrangeur de génie des années 20 : « il fut en musique l’une des éminences grises les plus influentes de notre temps». Hélas, indolent, frivole, inconstant, Fletcher ne s’imposa pas. Pourtant, les pupitres de sa formation accueillirent la crème  Lester Young, Louis Armstrong, Coleman Hawkins, Fats Waller, Don Redman).

C’est ce que montre l’un des 12 fabuleux documentaires consacré par Ken Burns à l’histoire du jazz. Une émission entière sur Fletcher... Il était temps! Il aura fallu 6 années de recherches dans les archives au réalisateur, pour aboutir à la série, un tour de force deux fois nominé aux Oscars. Le critique Michel Contat n’a pas tort de s’insurger dans Télérama. «Qu’aucune chaîne de télé française n’ait diffusé cette oeuvre monumentale qui date de 2000 est une sorte de scandale culturel»... Bien envoyé, Michel!

DVD JAZZ 100 ans de légende, coffret 5 DVD - 12 heures de musique, 40 euros (The Corporation)

Fletcher Henderson, The Quintessence ( 2 CD, Frémeaux et Associés)

De CHICK COREA, on ne sait plus quelle facette admirer, tant ces concerts dans le monde entier regorgent de merveilles. La science du triangle, avec la magie de l’interactivité avec le contrebassiste Christian Mc Bride (ingénieur) et le batteur Brian Blade (diamantaire)? Le toucher de piano du leader, la vélocité, le discours imprévisible, les caresses? La densité harmonique? L’enrichissement inépuisable des standards (The Song is You, Blue Monk, How Deep is The Ocean, Recorda Me) ? La créativité (You’re Everything, Fingerprints, Homage)? Ou la sonate composée par Corea, qui met à genoux le public de Washington DC? Intitulée The Moon, la pièce frise les sommets.
Chick Corea, Trilogy (3 CD, Concord/Universal)

Pochette_3LAURENT DE WILDE On attendait le troisième volume de la collaboration du Herbie Hancock français, le pianiste converti à l’électronique Laurent de Wilde, avec Otisto 23, l’un des pionniers de l’électro live avec ordinateur. Certes le piano caracole ; certes de Wilde compose l’ensemble; certes le penchant percussif du leader domine. Cependant, Otisto s’impose. Il transfigure la moindre intervention en malaxant les coulées de lave du Parisien. Les imbrications se répondent comme les deux branches montantes d’un algorythme. Guillaume Perret imprime brillamment sa marque au morceau Monkadelic. L’envie de danser s’empare de l’auditeur, épaté par ce supergroove atomique qui porte le jazz de demain.
Laurent de Wilde/Otisto 23 , Fly Superfly (DTC Records/Full Rhizome)


Bruno Pfeiffer


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